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samedi, 05 mars 2011

Perplexité politique

Le débat politique qui s’engage aujourd’hui est pitoyable. Tout ce que les gens qui soutiennent le PS ont à reprocher à Sarkozy à présent, c’est une déclaration au Puy en Velay, dans laquelle il profère une évidence, à savoir que « la France a un héritage chrétien magnifique. » Oui. Peut-on dire plus banal. Et alors ?

Cela laisse à penser à quel point les gens du PS sont d’accord avec lui sur de nombreux autres sujets. Ce qu’ils n’aiment pas au fond chez ce président, c’est sa manière. Pour le reste, on voit bien qu’ils feraient, en gros, comme lui.

Suffit, pour comprendre cela, de mettre son nez dans le dernier livre du maire de Lyon qui, de « l’ardente obligation européenne » à « la nouvelle dynamique des territoires » égrène tous les lieux communs du « nouvel individualisme » dans une novlangue déjà éculée par moult gens de droite avant lui pour accéder au pouvoir. On a le sentiment que toute l’entreprise de ce petit livre (la dernière partie, notamment « problème de droite, réponse de gauche ») est de tenter de faire comprendre aux électeurs de l’UMP et du Modem qu’ils peuvent voter pour le candidat du PS en toute sécurité en 2012, car  ce candidat seul aurait la solution à leur problème (pas aux problèmes de l’électorat de la gauche traditionnelle, encore sensible aux « mythologies ouvrières ».)

La solution ? Sarkozy, au fond, serait juste un tout petit peu trop à droite, (un tout petit peu trop chrétien ? ) une sorte de méchant qui parle mal aux gens (Casse-toi, dégage, and Co). Eux, barons socialistes, seraient de bons gens de droite capables de contenir les récriminations de ceux de gauche, tout en caressant les musulmans dans le sens du poil. Quel programme ! 

Il est assez comique de noter que lorsque Collomb  parle des canuts dans son livre (p.111), c’est pour affirmer à quel point ces gens furent dans le fond chrétiens, à quel point l’Eglise  (le cardinal de Bonald, mais aussi Ozanam, le père Chevrier…) et le catholicisme social ont été déterminants dans la gestion politique de la ville au dix-neuvième siècle. Ce qui  (sommairement résumé il est vrai) demeure l’exacte vérité ; les canuts étaient en effet des chrétiens. Comme toute la France d’alors. Quelle découverte ! Mais que doivent penser de ces rappels du maire de Lyon si proches de ceux de Sarkozy les éditorialistes à l’emporte pièce que sont Laurent Jaffrin ou Claude Askrolovitch ? Mais glissons.

Pour justifier sa fadeur idéologique et son adaptation au marché, Collomb se fait le chantre d’une « consommation de masse étendue aux dimensions du monde – au moins du monde riche – qui n’est plus la consommation homogène qui contribuait en son temps à créer une identité commune. »  (il parle comme une brochure de l’OCDE – entendez par « commune » nationale). Citant Lipovetski, il continue : « La consommation s’est personnalisée, adaptée aux gouts, aux modes de vie, aux valeurs de chacun, permettant l’individu de cultiver ses propres tendances, ses propres passions, pour se distinguer des autres » (p 181). Et alors ?

Le territoire commun, la culture collective et la pensée singulière doivent-ils pour autant se plier devant ce mainstream universel de la consommation abrutissante ? Se fondre dans ce concert ?

J'ai reposé le livre que je venais de parcourir sur la pile.

Une chose est sure. Devant une telle médiocrité généralisée, la défaite de la pensée c'était encore un point de vue,  l’électeur-nomade et perplexe (pour ce que compte sa voix !) n’a plus qu’une solution pour répondre à ces imbéciles : voter-plaisir, en cherchant là où il derangera le mieux tous ces beaux projets huilés dont pas un ne sert ses véritables intérêts …

 

 

 

 

00:45 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, ps, ump, sarkozy, gérard collomb | | |

mercredi, 02 mars 2011

Et si la France s'éveillait ?

 

6a00e0098cd71e8833014e866f9df7970d-800wi.gifLe maire de Lyon aurait-il des ambitions présidentielles ? La dernière fois que j’ai entendu un discours de Gérard Collomb, il lâchait (sans rire), à propos de la rénovation contestée de l’Hôtel-Dieu : « J’ai besoin d’un hôtel de luxe à Lyon pour accueillir mes invités de marque » Dont acte.

Le voilà donc qui se positionne, comme on dit en marketing, le jour même où Martine Aubry dévoile la feuille de route du candidat socialiste à la présidentielle (dixit Le Monde), avec la parution de son petit livre rouge au titre peyrefittien délicieusement bling-bling : « Et si la France s’éveillait ? » (Plon, 17 euros).  Rien que ça... (je parle du titre...)

 Parce que vous tous l’avez remarqué, à Paris, à Marseille, dans le Nord, en Bretagne et dans le Limousin, partout en France, quoi, ça roupille, mais à Lyon, la vie intellectuelle bat son plein, si, si…

Qu'est-ce qu'on pense, qu'est-ce qu'on crée, qu'est-ce qu'on vit mieux et qu'est-ce qu'on rigole chez Gérard's land  !  Le local comme programme national je vous dis pas ! 

Un pavé de plus dans la mare socialiste, en tout cas, puisqu’il s’agit de se démarquer des frères et sœurs afin de les déloger de leur prétentions en affichant de concert les siennes : « Si Dominique n’y va pas, affirme sérieusement Gérard, j’y vais. »

Pour soutenir les propositions du sénateur-maire-candidat, parait qu’il sera en personne à Decitre Lyon le 18 et à la Fnac Bellecour le  24 mars à 17h 30 pour défendre sa prose et dédicacer le tout. Faute d'acheter et de le lire cet ouvrage de campagne, je vous conseille d’aller écouter la video d’accueil sur le blog de promotion sur Gerardcollomb.net : tous ces Lyonnais satisfaits, avec en arrière-plan les quais du Rhône, le passage de l'Argue ou des bouteilles de pinard, ça vaut le détour ! 

 

18:06 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gérard collomb, politique, france, s'éveillait, ps, socialisme | | |

mercredi, 16 février 2011

Eiffage ne convainc pas

Hier, mardi 15 février, le maire de Lyon présentait à nouveau aux Lyonnais le projet retenu pour le réaménagement de l’Hôtel-Dieu, en présence de Michel Chenevat le directeur régional pour la région Centre Est du « secteur Bâtiment et immobilier » du groupe Eiffage, de Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, de Daniel Moinard, directeur général des Hospices civils de Lyon, de Nadine Gelas, vice-présidente du Grand-Lyon. La salle Justin Godart était à nouveau pleine, témoignage de l’intérêt que ce dossier exceptionnel a auprès le public. Une belle opération de communication, qui pourtant ne convainc pas. Le maire a commencé par exposer ses arguments politiques. Puis Michel Chenevat a brièvement détaillé à grands traits le projet de son groupe. Enfin Didier Repellin et Albert Constantin ont évoqué la nature de la restauration envisagée. 

 

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Intérieur du grand dôme -Photo : Cheumou Phildroso 

 

Pour résumer la situation, le chantier serait à resituer dans la gestion globale des HCL, lesquels « ont beaucoup investi pour le développement d’hôpitaux modernes en périphérie de Lyon :  un milliard d’euros d’investissement, vers le meilleur de la médecine » Le maire fait de la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot une « vraie priorité ». Le financement de ces opérations passe nécessairement, explique-t-il, par des désaffectations : avant-hier l’Antiquaille, hier Debrousse, aujourd’hui l’Hôtel-Dieu. On comprend que pour la direction des HCL, ce qui compte est l’exploitation globale du parc hospitalier au sein duquel l’Hôtel-Dieu est un vieillard certes prestigieux, mais désormais inutile et couteux (sa rénovation est estimée à 150 millions d’euros), dont il faut autrement dit se débarrasser.

 

La ville de Lyon seule pourrait-elle reprendre à son compte un tel projet avec un plan de mandat budgétisé à 600 millions d’euros ? Le maire écarte d’un revers de manche une telle idée : « J’aime mieux réhabiliter La Duchère et Mermoz, et laisser Eiffage faire l’Hôtel-Dieu », dira-t-il. Derrière cet apparent intérêt pour le social se cache une étrange conception de la répartition territoriale de la ville. Le centre pour les riches, les ultra-riches, et les périphéries pour les modestes et les sans-le-sou. Est-ce le prix à payer pour devenir une « ville internationale » ? Pour Collomb, ça ne se discute même pas. Et plutôt que de prendre le temps d’établir un dossier à multiples partenaires, joignant musées, bibliothèques, théâtres, cinémas, commerces, restaurants, universités…, il préfère solliciter un groupe unique qui accorde sa priorité à l’industrie de l’hôtellerie de luxe.

C’est alors qu’intervient le groupe Intercontinental, partenaire d’Eiffage (qui s’installera aussi à Marseille grâce à la complicité de Jean Claude Gaudin). On prend grand soin alors de nous dire que cette industrie n’occupera que 30 % des lieux : le hall de l’hôtel sous le grand dôme qui demeurera ouvert au public, et la façade de Soufflot sur le bord du Rhône, qui abritera les duplex et les deux grandes suites :  « Ce site dont on rêve tous », déclare ingénument Michel Chenevat, pour évoquer l’ensemble « dôme façade » ces fameux 30% qui seront dédiés à l’hôtellerie de luxe.  En contrepartie, le groupe affirme rendre l’hôtel Dieu (le reste des bâtiments) aux Lyonnais, avec la réouverture de galeries, l’aménagement de cours intérieures, l’établissement d’un musée de la santé. Mais comment ne pas voir que ce qui est présenté comme « un parti-pris » n’est qu’un prétexte ? Dès 2014 certains commerces s’ouvriront et le tout devrait être livré en 2016.

C’est enfin au tour des architectes de prouver que la rénovation sera de qualité, et respectueuse du caractère historique du bâtiment. Didier Repellin et son adjoint expliquent que l’originalité du classement UNESCO de la ville au patrimoine de l’humanité s’est déroulée au motif non pas d’un patrimoine statique, mais dynamique… Dont acte ! Avec verve et lyrisme, ils nous font un cours sur l'histoire de l'Hôtel-Dieu.  Pour finir, un bref film d’animation nous promène à travers la future rénovation et se clôt par ce slogan : « Lorsque l’Hôtel-Dieu s’anime, c’est tout Lyon qui rayonne »

 

Débute alors un débat avec la salle; un dialogue – évidemment de sourds, puisque toutes les décisions sont déjà prises.

Un étudiant fait remarquer que les figurants placés dans le film qu’on vient de voir, déambulant tous cravatés dans les cours intérieures ou sous le dôme de Soufflot, ne sont, à son sens, guère représentatifs du « peuple lyonnais », et qu’il craint somme toute une forme de « captation » des lieux au profit des plus riches. Gérard Collomb lui répond que s’il possède juste de quoi boire un café, il lui sera toujours plus agréable de boire son café dans un lieu joliment restauré, et parmi des gens cravatés, plutôt que dans les cafés de l’actuelle rue Bellecordière !

 Cette question de « la captation des lieux » par les plus riches est bien au centre du débat qui se prolonge avec l’intervention de plusieurs représentants d’associations. L’Esprit Canut rappelle que si cette rénovation du bâtiment sert de prétexte au détournement du monument (car il s'agit de la mémoire des lieux), elle n’est tout simplement pas concevable. A quoi bon rénover un bâtiment si c’est pour tuer le monument ? La Renaissance du Vieux-Lyon s’inquiète des garanties qu’auront les associations de pouvoir être accueillies au PRES (pôle de recherche de l’enseignement supérieur) lorsque les signatures seront faites. Comment le maire garderait-il la main pour que le projet demeure lyonnais ? Un vieux monsieur accuse : « Il faudrait faire un geste pour ceux qui ne comprennent pas votre projet. Réserver une place pour une crèche et un établissement pour personnes âgées, c’est-à-dire pour les plus fragiles. Autrefois, les édiles lyonnais s’intéressaient à ce type de population ».
Collomb répond toujours de façon biaisée, en évoquant ce qu’il fait ailleurs, des logements sociaux, des rénovations de quartiers : comme si l’un devait forcément exclure l’autre. Comme s'il n'avait pas été possible, en prenant son temps, de ficeler un projet vraiment culturel dans ce site d'exception, au lieu de ce projet bling-bling, tape-à-l'oeil et clinquant.

Et l’on finit par penser qu’on est là au cœur de sa politique : la sectorisation du territoire au prétexte du social et le mépris de la culture patrimoniale au nom de l’affairisme contemporain ...  

 

 

 

11:37 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : hôtel-dieu, lyon, eiffage, gérard collomb, didier repellin, michel chenevat | | |

jeudi, 02 décembre 2010

Collomb aux deux ânes

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Gérard Collomb était vendredi 26 novembre l’invité des chansonniers des deux ânes ;  ou les chansonniers des deux ânes étaient les invités du maire de Lyon, on ne sait, puisque Jérôme de Verdière le remerciait de son accueil à la fin de l’émission.  L’émission a été rediffusée hier soir sur Paris Première. Sous prétexte de se « prêter au jeu » des chansonniers, jusqu’à quel point un homme politique peut-il se prêter à la démagogie graveleuse, au degré zéro de la communication ? Quelques moments de ce spectacle affligeant :  

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jeudi, 18 novembre 2010

Dieu, c'est le luxe.

Ça sera la grosse bourde du second mandat de Gérard Collomb, sa honte, son reniement… 
Car contrairement aux engagements de campagne, l’Hôtel-Dieu est bradé à une chaîne d’hôtel international l’Intercontinental,  avec la bénédiction gourmande et ridicule du maire de Lyon.

Avec l’intelligence d’un sénateur, l’imagination d’un élu de province et l’argument des gens de droite, qui vous diront toujours qu’il n’y a pas de sous, le maire le plus bling-bling que Lyon ait jamais eu considère donc qu’après tout, un dôme de Soufflot ne mérite guère plus que le hall d’accueil d’un hôtel de luxe et n’est tout juste bond qu’à abriter une clientèle fortunée.  

Entourés d’élus qui n’eurent d’autres paroles de protestation qu’au pire il faut, n’est-ce pas, un grand courage pour s’adapter aux dures lois de son temps, et au mieux qu’un silence gêné, gens sans imagination, sans culture, sans esprit, cette ville aura donc vendu jusqu’à son âme.

Elle ne cessera jamais de me percer le cœur, désormais, la silhouette de ce navire abandonné en plein centre du commerce, ayant sous les coups d’êtres veules et cyniques, rebattu les portes en bois de sa maison sur des siècles de soins, de naissances, de morts.  Dernière question aux flingueurs de mémoire sacrilèges : que deviendra (entre autres) la pierre tombale d’Elisabeth Dauby, incrustée dans le mur non loin de la porte E ?  Un présentoir à tarifs ?  Nous savons désormais ce qui compte pour ces gens : pour eux, Dieu, c'est le luxe.

 

Ci-dessous, quelques paragraphes d’un texte que j’aime beaucoup, qui restitue quelque peu l’ambiance d’une époque où le centre de Lyon n’était pas encore un centre commercial sans intérêt ni originalité, dont la visite n’apporte rien au cœur ni à l’esprit. Rue Bellecordière,  il  avait un journal, des bistrots de noctambules, des religieuses à cornettes, des prostituées, des journalistes, des truands, un hôpital millénaire, les messageries de presse.  Une ville. Aujourd’hui, Fnac, Gaumont et bientôt Intercontinental. La vraie chienlit qui plait aux étroites cervelles de  province….

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04:46 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : gérard collomb, politique, hôtel-dieu, lyon, culture, urbanisme, société | | |

vendredi, 29 octobre 2010

L'Intercontinental à l'Hôtel-Dieu de Lyon

Le projet retenu aujourd’hui pour l’Hôtel-Dieu de Lyon est celui du groupement constitué par Eiffage Generim (promoteur investisseur), A. Constantin (architecte), D. Repellin (architecte du patrimoine) et par la chaîne hôtelière Intercontinental ; il  se décline en trois fonctions : hôtelière, médicale, universitaire, les trois réparties autour des trois dômes de l’Hôtel-Dieu.  Dans un monumental contre-sens historique, le plus grand (haut de 32 m -celui imaginé par Soufflot)  revient à l’enseigne Intercontinental qui y implantera donc un banal hôtel de luxe. C'est ce groupe-là qui avait déjà été préféré par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin lorsque avait été réglé le sort de l'Hôtel-Dieu phocéen. Le groupe d'hôtellerie britannique prévoit la destruction du plancher du 2ème étage pour créer des chambres en duplex d’une hauteur de 7 mètres. Le 10 août 2010, il publiait une bénéfice net à 141 milliards de dollars. Le revenu par chambre  (mesure de performance très utilisé dans le secteur hôtelier) a cru de 3,9% de janvier à juin 2010 (1). Le groupe exploite à cette heure 166 hôtels dans le monde. 

Dans le petit dôme, un centre de congrès permettrait d’accueillir les nombreux colloques de médecins qui se tiennent à Lyon. Dans le troisième, enfin, serait installé le Pôle régional d’Enseignement supérieur de Lyon. A partir de là, on commence à parler au conditionnel dès lors que la mairie de Lyon refuse de financer le moindre centime d'euro. On remarque au passage que l'ambition culturelle que Gérard Collomb a pour la ville qui lui est confiée se borne, comme toujours, à du développement commercial à moindre frais. Une partie des jardins, cloîtres et cours seront réhabilités et ouverts sur  une place avec restaurants et commerces, du côté de la rue Bellecordière. Dans le cadre de ce projet, un « centre d’interprétation muséal » de 4000m2 consacré à la médecine pourrait voir le jour (s’il trouve son financement, car la ville et son épicier de maire n’entend pas y placer un seul denier public), afin de regrouper en un lieu centralisé les différentes collections actuellement éparpillées à travers la ville.

La signature du bail, prévu pour 94 ans, aura lieu au second trimestre 2012. L'ouverture (partielle) du site est prévue pour 2014, l'ouverture définitive devrait avoir lieu en 2016.

Ce qu'en dit le maire : remarquez les nombreux "si"...


Hôtel-Dieu : le choix de l'avenir
envoyé par GerardCollomb

(1) : Sources : La Tribune.fr, août 2010


23:40 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lyon, hôtel-dieu, actualité, gérard collomb | | |

samedi, 23 octobre 2010

Le p'tit bois d'Montout

Il n’y a pas qu’à Bellecour que ça casse : Sur le Montout, il y avait un petit bois de même surface que la place dont on a beaucoup parlé cette semaine.... 

Ce petit bois vient d’être éradiqué, suite à une convention établie entre son propriétaire, la Communauté urbaine de Lyon, et la société foncière du Montout  : L’Olympique lyonnais ayant projeté d'aménager sur cet emplacement son OL Land,  de nombreux sites archéologiques étant basés sur ce secteur, une mise à la disposition temporaire des terrains supportant cette réalisation de diagnostics a été décrétée par monsieur le préfet, pour permettre le diagnostic archéologique qui se déroulera en deux tranches.

Exit, donc, le petit bois, place aux infrastructures : Dans ladite convention, on peut lire que le grand stade « doit être opérationnel en 2013 », qu’il sera de nature « à participer au rayonnement de l’agglomération »,  qu’il collaborera enfin « à l’offre d’intérêt général permettant à la France de disposer dès 2014 de grandes enceintes permettant de participer à l’Euro », and so, and so…

 

 

Au même moment, le futur hôtel de luxe /hôtel-Dieu, destiné à abriter les gracieuses majestés des footballeurs qui viendront disputer les joutes planétaires ainsi que leurs épatantes cours, fermait définitivement ses portes sur des siècles d'histoire. Des infirmières des Hospices Civils en grève (HCL dont le patron est Gérard Collomb), distribuaient  des tracts dans la rue, sur lesquels elles expliquaient qu'on profitait de ce transfert pour leur retirer à partir du 1er janvier 2011 des primes de nuit soudainement jugées non statutaires...

Ni Collomb ni Aulas ne toucheront, certes, à celles des footballeurs...

 

12:50 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : football, ol, lyon, politique, gérard collomb, bois de montout, décines | | |

mercredi, 13 octobre 2010

Intercontinental ou Hyatt pour l'Hôtel-Dieu ?

En ce mois d’octobre se discute l’avenir de l’Hôtel-Dieu. On saura courant novembre quel projet sera retenu. Pour résumer les choses, le choix doit s’effectuer entre une chaine d’hôtels de luxe et une chaine d’hôtels de luxe. Palpitant ! Intercontinental ou Hyatt ? Telle est l’alternative laissée par le maire socialiste. Et donc, le dossier le mieux bouclé sur les plans juridiques et financiers (avec sans aucun doute d’autres petits arrangements entre frères en coulisses), sera celui qui l’emportera. L’un serait, nous dit-on, plus « lyonnais » que l’autre, en ce sens que le projet soutenu par le goupe Eiffage/Genérim (prometteur et investisseur), AIA Constantin (architecte) et D.Repellin (architecte du patrimoine), projet auquel s’adjoint la chaîne Intercontinental intègre la création d’un pôle sante (musée de la santé et centre de congrès pour accueillir des colloques médicaux) tandis que l’autre, soutenu par le groupe Nexity et l’architecte star Rudy Riccioti joue la carte exclusivement hôtel/ commerces/ bureaux. Si l’on peut préférer le premier projet au second (lequel ouvrirait aussi davantage le lieu à des boutiques et des commerces accessibles), c’est comme on préfère la peste au choléra : car en faisant le choix de ne pas mettre un seul sou d’argent public dans le projet de réaménagement, Gérard Collomb aura montré aux yeux de tous la faiblesse de ses choix culturels, lui si enthousiaste par ailleurs pour soutenir les ambitions pharaoniques de Jean Michel Aulas à Décines.  Ce qu’il fallait faire, c’est faire au moins tout son possible pour éviter le recours au privé dans ce bâtiment public symbole d’une toute autre histoire que l'hôtellerie de luxe.  Il ne l'aura pas fait. Même pas tenté.

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Jean Couty : Dôme de l'Hôtel-Dieu à Lyon

 En réponse au cardinal Barbarin qui souhaitait qu’« un petit 10% » du site restât  «respectueux de ces mille ans d’histoire et d’accueil des malades et de la pauvreté au cœur de Lyon », le discours ironique de Collomb sur les « contraintes terrestres »[1]  révèle l’étroitesse de son esprit au regard de la mission historique et de la politique culturelle qui devrait être celle d’un maire de Lyon. Mais que dire et que faire, dans cette situation de spectateurs, aussi désolés qu’impuissants, dans laquelle nous sommes placés ? Sinon rappeler que cette étroitesse d’esprit, quand on se souvient d’Edouard Herriot et de la Charité, de Louis Pradel et du complexe autoroutier de Perrache, est hélas ici une espèce de tradition locale.

Pousser un coup de gueule même, cela ne sert plus à rien.

En l’absence de toute common decency, nous voici des citoyens fantoches, tant sur le plan municipal que national, face à des princes de mauvais vaudevilles qui, d’un étage à l’autre de la responsabilité politique, se la pètent avec arrogance et jouissent du pouvoir octroyé par leurs mandats pour imposer leurs choix en s’appuyant sur ceux de leurs complices et prétendus opposants. C’est ainsi que Gaudin justifia à Marseille la « contrainte » où il se trouvait de vendre l’Hôtel-Dieu phocéen par la manière dont Aubry avait sacrifié le couvent des Minimes à Lille, ce que Collomb pourra toujours à son tour…

Le serpent nous encercle tout en se mordant la queue.



[1]  « Je suis comme monseigneur Barbarin, j’ai l’espérance du ciel et les contraintes de la terre… » a lâché le maire de Lyon, en  renvoyant le prélat aux conditions tout aussi équivoques dans lesquelles il a vendu son Grand Séminaire : au plus offrant (BuildInvest) pour faire des logements de haut standing, au détriment de deux projets d'HLM pilotés par le Conseil Général pour l'un, la Mairie de Lyon pour l'autre.  

 

00:00 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : hotel-dieu, gérard collomb, hyatt, intercontinental, politique, lyon | | |

samedi, 25 septembre 2010

Et, toujours, l'Hôtel-Dieu

Depuis que Gérard Collomb a rendu public le projet de la Ville pour l'Hôtel-Dieu, diverses pétitions se sont mises en place dans le but de bloquer le projet de transformation du vieil hôpital lyonnais si symbolique de l'histoire de la ville en un simple hôtel de luxe. Un an après, où en sommes-nous ? Il semble qu'un projet, celui du Pole santé, ait su fédérer autour de lui un certain nombre de bonnes volontés. Je reproduis ci dessous le texte projet, en insistant sur le fait qu'il ne permet de sauver de l'industrie hôtellière de luxe qu'une partie infime du bâtiment, que d'autres projets pourraient être élaborés (un pôle muséal regroupant plusieurs musées de la ville, des aménagements commerciaux et culturels ouverts aux lyonnais comme aux touristes de seconde zone (quel est l'euphémisme adéquat pour "non luxueux" ou non "VIP" ?) et accessibles à leur porte-monnaie ...

Les repreneurs étant, en période de crise, hésitants à investir dans une industrie hôtelière déjà saturée (l'Antiquaille, ancienne maison de Pierre Sala, vient de subir ce même sort), tout le monde, y compris dans le proche entourage du maire de Lyon, n'étant pas convaincu, il n'est pas trop tard pour émettre des idées, proposer des projets et dialoguer avec les élus.

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15:33 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, hôtel-dieu, lyon, gérard collomb, patrimoine | | |